La carie dentaire est une infection progressive qui se développe toujours de l’extérieur vers l’intérieur des dents.
La structure des dents
La dent est un organe minéralisé (contenant des minéraux) composé de trois couches que sont l’émail, la dentine et la pulpe dentaire.
- La pulpe dentaire : c’est la partie la plus interne de la dent. Elle est composée de nerfs et de vaisseaux sanguins qui sont des tissus vivants aux multiples fonctions. Les nerfs transmettent essentiellement les signaux douloureux tandis que les vaisseaux assurent la circulation du sang dans les odontoblastes, cellules responsables de la formation de la dentine.
- La dentine : elle est le principal constituant de la dent. Elle est fragile et sensible au sucre, au chaud et au froid.
- L’émail : il s’agit de la partie externe de la dent, qui recouvre et protège la dentine. Il est composé à 96 % de matières minérales, ce qui en fait l’organe le plus dur et le plus résistant du corps humain (1).
Les dents sont entourées et maintenues par les os alvéolaires. Elles sont attachées par les racines grâce à des ligaments élastiques et résistants. Les os alvéolaires sont protégés par la gencive.
La carie dentaire : une formation par étapes
Les caries se forment de manière progressive en touchant successivement chacune des couches de la dent, si elles ne sont pas traitées à temps.
- La première phase de développement d’une carie dentaire est indolore et asymptomatique (sans symptôme). Elle touche l’émail et commence à le fragiliser sans pour autant causer des problèmes particuliers ou perceptibles
- La seconde étape est marquée par une avancée de l’infection qui touche la dentine. Elle s’accompagne de sensations de douleurs notamment au contact de substances chaudes ou froides.
- La carie dentaire continue sa progression en gagnant la pulpe dentaire. Cette troisième phase devient plus critique. Les nerfs et les vaisseaux sont touchés par l’infection et donnent lieu à d’importantes rages de dents.
Si rien n’est fait, l’infection risque de s’étendre aux tissus voisins de la dent tels que les ligaments, la gencive ou les os. Un abcès dentaire peut alors survenir et entraîner des pathologies plus graves comme un déchaussement, voire une chute des dents. L’infection peut même atteindre l’ensemble de l’organisme et toucher d’autres organes.
Les causes des caries
Les caries sont essentiellement liées à une mauvaise hygiène dentaire, laissant la plaque dentaire attaquer les dents. Une plaque dentaire est une substance composée de salive, de bactéries et de résidus alimentaires. Elle fabrique des acides infectieux qui vont détériorer l’émail avant de se propager.
Les bactéries sont naturellement présentes dans l’organisme et donc dans la bouche. Pour se multiplier, elles se nourrissent du sucre qui stagne sur la surface des dents. Normalement, le sucre peut être éliminé par la salive dont le rôle est de nettoyer les dents. Mais les mauvaises habitudes alimentaires, le grignotage, la mauvaise hygiène ou l’utilisation de certains médicaments (réducteurs en salive) favorise le développement des caries.
Les signes de carie dentaire
Les premiers signes visibles de la carie dentaire apparaissent très tôt mais sont généralement peu connus. Ils ne s’accompagnent d’aucune douleur, ce qui rend l’auto-diagnostique difficile. La carie initiale est marquée par l’apparition de petites tâches blanches sur la surface des dents. Elles ne partent pas au brossage. L’infection en est à ses débuts : elle peut être soignée et stoppée de manière simple et efficace par un dentiste.
Cependant, dans la majorité des cas, les caries sont constatées trop tard. L’infection s’est propagée aux couches inférieures des dents. Cela se caractérise par des symptômes douloureux qui traduisent une sensibilité dentaire.
- Les douleurs liées au froid et au sucré sont généralement révélateur d’une carie active, c’est-à-dire en développement. Elle doit être immédiatement traitée.
- Les douleurs liées au chaud sont souvent des signes de reprise de carie. Elles traduisent la rechute d’une ancienne carie qui a évolué discrètement en entraînant la mort des cellules qui composent la dent infectée.
Il existe aussi des signes visuels de carie dentaire
- La tâche blanche est synonyme de carie en phase de développement précoce
- La tâche jaunâtre caractérise une carie active en phase de croissance. L’infection se propage.
- La tâche marron traduit une carie plus ancienne, souvent inactive.
- Le trou dans la dent est révélateur d’une carie avancée, qui nécessite souvent une dévitalisation. La dent doit être inhibée, insensibilisée.
L’examen médical et les traitements de la carie dentaire
Les caries doivent faire l’objet d’un examen approfondi qui est réalisé par un dentiste. Celui-ci établit son diagnostic en s’appuyant généralement sur des images prises lors de radiographies dentaires. En fonction de ce qu’il constate, les traitements seront différents.
1. Le traitement des caries simples
Si la carie dentaire est récente et n’a touché que l’émail ou la dentine, le dentiste élimine le tissu abîmé. Il bouche ensuite le vide laissé grâce à des substances d’obturation.
- Les amalgames dentaires (couramment utilisés) : ils sont composés d’argent et de mercure, des éléments qui permettent à l’amalgame de durcir en quelques heures et de protéger efficacement la dent. Cependant, l’utilisation du mercure est aujourd’hui controversée. En outre, il détruirait les membranes cellulaires et perturberait la structure des chromosomes. Depuis 2007, l’Organisation Mondiale de la Santé a classé le mercure parmi les 10 substances les plus toxiques. Un reportage alarment intitulé « alerte au mercure » a été réalisé par France 5, sous l’impulsion de l’association « non-au-mercure-dentaire »(2).
- Les substances composites à base de résine : elles durcissent immédiatement et donne un effet plus naturel (couleur blanche)
- Les inlays-onlays : ce sont des prothèses réalisées à partir d’un moulage des dents. Elles sont constituées de céramique ou de métaux.
2.Le traitement des caries avancées
Lorsque l’infection s’est développée pour atteindre la pulpe dentaire, le chirurgien-dentiste doit procéder à plusieurs soins.
- Retirer le nerf infecté
- Désinfecter le canal touché
- Boucher le vide laissé par l’intervention
- Dévitaliser la dent pour supprimer la douleur
Dans les cas les plus graves, le dentiste peut retirer la dent infectée et la remplacer par une prothèse.
3. Un nouveau traitement en 2017
Des chercheurs britanniques ont mis en avant une nouvelle technique de soins (3). Elle consiste à re-minéraliser la dent infectée en lui introduisant du calcium et du phosphate. Il s’agit d’une technique plus efficace, moins douloureuse et surtout, durable. Une carie soignée par un dentiste, peut se réinfecter : les bactéries s’accumulent sous un plombage et l’infection se propage de manière discrète.
Les personnes à risques et la prévention des caries
Si les caries sont fréquentes et essentiellement due à des mauvais comportements, certaines prédispositions génétiques augmentent le risque d’en développer.
- Des dents plus fragiles : certaines personnes ont un émail mince, mal minéralisé et moins solide. Il résiste moins bien face aux acides de la plaque dentaire. C’est notamment le cas chez l’enfant.
- Des dents mal positionnées : la position des dents influence la rétention des débris alimentaires.
Pour se prévenir des risques de carie dentaire, il est important de mettre en place de mesures d’hygiène bucco-dentaire simples mais redoutablement efficaces.
- Avoir une bonne se brosser les dents au moins deux fois par jour
- Utiliser du dentifrice, si possible à base de fluor (minéral qui protège les dents)
- Utiliser une brosse à dent propre
- Compléter le brossage par un bain de bouche ou le passage d’un fil dentaire pour atteindre les zones difficiles
Ces mesures doivent être associées à une alimentation saine et équilibrée qui limite les grignotages et la consommation accrue de sucres.